Dans le deuxième aphorisme des Yoga Sutras, Patanjali énonce la définition du Yoga comme étant l’arrêt des fluctuations automatiques ou de l’agitation du mental. Toute la suite de ce texte fondateur de l’histoire du yoga écrit il y a plus de 2000 ans nous livre le chemin pour y parvenir.
Astau signifie « huit » et anga signifie « membre ». Pratiquer l’Ashtanga signifie pratiquer les huit membres décrits dans les Yoga Sutras de Patanjali. Ces huit membres, huit principes philosophiques fondateurs, sont interconnectés entre eux et mènent au dernier membre, le Samadhi, ou la réalisation du soi ultime. Com- prendre ces huit piliers permet de se rendre compte que le yoga est un chemin de vie global qui va bien au-delà de la pratique posturale. En suivant ces principes, nous sommes en marche sur le chemin de l’éveil spirituel. Pour cela, nous devons travailler à nous défaire des habitudes physiques et mentales qui ont tendance à affaiblir notre force vitale, notre énergie. En suivant ces principes, nous sommes en marche sur le chemin de l’éveil spirituel pour purifier notre être et nous défaire des constructions physiques et mentales affaiblissant notre énergie vitale. Pattab- hi Jois a nommé six obstacles sur le chemin de cette réalisation : kama (le désir), krodha (la haine), moha (l’illusion), lobha (l’avidité), mada (l’envie), matsarya (la pa- resse).
LES HUIT MEMBRES
• YAMA
• NIYAMA
• ASANA
• PRANAYAMA
• PRATYAHARA
• DHARANA
• DHYANA
• SAMADHI
YAMA : LE PREMIER MEMBRE
Yama sont les disciplines yogiques qui définissent l’éthique et le comportement vis-à-vis de soi-même et de notre environnement extérieur. L’élève en yoga doit apprendre à s’épanouir dans la paix et le respect de lui-même, des autres et de son environnement.
Ahimsa
Ahimsa, c’est la non-violence et le respect de la vie sous toutes ses formes, qu’elle soit humaine, animale ou végétale, et indépendamment de l’apparence, du sexe, de la religion, la couleur de peau, le statut social etc.
Satya
Satya, c’est l’honnêteté, la sincérité dans les mots, la pensée et les actes. Satya contient la gentillesse et la non-violence d’ahimsa, et écarte tout ce qui pourrait nuire ou blesser autrui tel que le mensonge, même par omission.
Asteya
Asteya, c’est ne pas voler. Tout comme on ne doit pas voler un bien matériel, on ne doit pas non plus tirer parti des autres en profitant de leur gentillesse, leur dévoue- ment ou leur énergie. Asteya implique la gentillesse, l’honnêteté et la générosité.
Brahmacharya
Brahmacharya, c’est utiliser l’énergie avec sagesse. On traduit souvent brah- macharya par le célibat ou l’abstinence sexuelle car dans la philosophie yogique, les fluides sexuels du corps humain sont des énergies sacrées que nous devons conserver et respecter.
Aparigraha
Aparigraha, c’est la modération, le fait de ne pas prendre, ni de chercher à retenir ou saisir quelque chose. De ce fait, il s’agit de cultiver le détachement. Aparigraha nous invite à modérer peu à peu nos pensées, nos paroles et nos actions pour nous désintéresser du fait de posséder tout ce qui est inutile dans nos vies pour se recentrer sur l’essentiel. Cultiver le détachement, c’est aussi réduire le désir qui à terme peut devenir souffrance.
NIYAMA : LE SECOND MEMBRE
Shaucha
Shaucha, c’est la pureté interne et externe. Bahir shaucha (pureté externe) concerne la propreté du corps physique. Elle est nécessaire dans la pratique des asanas, que ce soit du corps, des vêtements ou du tapis.
Santosha
Santosha, c’est l’état de contentement profond en toutes circonstances. Cultiver santosha, c’est apprendre à tirer des enseignements et éprouver de la joie, même lorsque l’on traverse des épreuves difficiles et des déceptions.
Tapas
Tapas, c’est l’autodiscipline. Tap veut dire « chaleur » et selon Patanjali dans le processus du yoga, la chaleur est générée pour brûler les impuretés du corps et de l’esprit ainsi que les empreintes karmiques de notre conscience.
Svadhyaya
Svadhyaya, c’est la connaissance de soi, l’observation et l’étude de soi-même no- tamment à travers les textes philosophiques. Il s’agit là de commencer un voyage intérieur pour apprendre à s’observer et mieux se connaître.
Ishvarapranidhana
Ishvarapranidhana, c’est le fait de s’en remettre entièrement au divin, à la transcen- dance. La pratique du yoga nous aide à nous connecter à une vie spirituelle, à ce qui nous dépasse.
ASANA : LE TROISIÈME MEMBRE
Les asanas ou postures de yoga, en tant que troisième membre, sont un élément clé pour apaiser l’esprit et atteindre la réalisation du Soi. Les postures de yoga développent un corps pur, fort et léger, une condition indispensable à l’épanouis- sement spirituel.
PRANAYAMA: LE QUATRIÈME MEMBRE
Dans la philosophie yogique, le prana est l’énergie de l’air véhiculée par le souffle. Prana signifie « force vitale » et ayama « ascension » ou « expansion ». Le prana- yama est alors l’expansion de la force vitale par la maîtrise du souffle.
PRATYAHARA: LE CINQUIÈME MEMBRE
Pratyahara correspond au retrait des sens et la capacité à développer un pro- fond niveau de contrôle du mental. C’est aussi le premier des quatre membres qui concernent les pratiques internes (antahkarana). Une fois les quatre premiers membres – yama, niyama, asana et pranayama – intégrés, l’élève aura passé les étapes de purification, de renforcement et de stimulation du système nerveux.
DHARANA : LE SIXIÈME MEMBRE
Dharana est le fait de pouvoir maintenir la concentration et la stabilité du mental que nous recherchons à travers le yoga.
DHYANA : LE SEPTIÈME MEMBRE
Dhyana est le processus de dissolution de l’ego qui approfondit et stabilise la présence divine à l’intérieur de soi. C’est un état de méditation qui n’est ni une technique ni une pratique que l’on peut décider de « faire ».
SAMADHI : LE HUITIÈME ET DERNIER MEMBRE
Le samadhi désigne le plus haut stade de méditation qui pourrait s’obtenir avec une pratique assidue et dévouée du yoga à travers les huit membres. C’est la der- nière étape, le dernier membre, souvent appelé la réalisation ultime ou état d’unité (sama). C’est l’état mental où la concentration est si fermement installée que les pensées cessent même d’exister et disparaissent de la conscience.